Renouvellement de bail : Les droits du locataire à connaître absolument
Le renouvellement de bail est une étape cruciale pour les locataires, surtout dans un marché immobilier en constante évolution. Connaître ses droits lors de cette période de renouvellement est essentiel pour éviter les mauvaises surprises et garantir une location stable. Cet article explore les droits fondamentaux des locataires, le cadre légal, les obligations des propriétaires immobiliers et les démarches à suivre en cas de non-renouvellement ou d’augmentation de loyer.
Comprendre le cadre légal du renouvellement de bail
Le cadre légal du renouvellement de bail au Québec est conçu pour protéger les droits des locataires tout en garantissant un équilibre avec les intérêts des propriétaires immobiliers. Lorsqu’un bail arrive à échéance, le locataire bénéficie de certains droits automatiques de renouvellement, sauf si des avis contraires sont donnés par le locateur. La période de renouvellement commence généralement trois à six mois avant la fin du bail.
Durant cette période, le locateur doit informer le locataire de son intention de renouveler ou non le bail et des nouvelles conditions, notamment toute hausse des loyers envisagée. Si le locateur souhaite apporter des modifications au bail, celles-ci doivent être clairement communiquées au locataire, qui dispose alors d’un délai de réponse pour accepter ou refuser les nouvelles conditions.
Les obligations du bailleur envers le locataire lors du renouvellement
Le bailleur a plusieurs obligations envers le locataire lors du renouvellement de bail. Tout d’abord, il doit fournir un avis écrit au locataire dans le délai prescrit, généralement entre trois et six mois avant l’expiration du bail.
Cet avis doit indiquer si le bail est renouvelé aux mêmes conditions ou si des modifications sont proposées, comme une augmentation du loyer mensuel. Le bailleur doit également respecter les limites légales concernant les hausses de loyers, qui ne peuvent excéder un certain pourcentage sans justification valide. En cas de hausse de loyer, le locateur doit être en mesure de justifier cette augmentation par des facteurs tels que les hausses de taxes ou des investissements significatifs dans l’entretien de l’immeuble.
Enfin, il est impératif que le bailleur respecte la confidentialité des renseignements personnels du locataire tout au long du processus. Rappelons ci-après les droits des locataires en ce qui concerne le renouvellement du bail.
Le non-renouvellement du bail par le locateur
Au Québec, le locateur peut reprendre le logement d’un locataire seulement pour y loger un descendant ou un ascendant direct, lui-même, ou encore un autre membre de sa famille à condition d’en être le soutien principal. Il doit en aviser le locataire au moins 6 mois à l’avance pour les baux à durée fixe, 1 mois à l’avance pour les contrats de 6 mois ou moins, et entre 1 et 2 mois à l’avance pour les personnes habitant les lieux sans titre.
L’augmentation du loyer
Comme il n’y a pas de taux fixe pour augmenter les loyers, le Tribunal administratif du logement a mis en place un outil de calcul basé sur différents critères et permettant de déterminer une augmentation pertinente. Elle y intègre des critères objectifs tels que:
- l’augmentation des taxes municipales et scolaires
- la variation des coûts des énergies
- la hausse des primes d’assurance
- les frais de services et de gestion
- les dépenses d’entretien de l’immeuble
- les frais de réparations et améliorations majeures
Le locataire dispose d’un délai d’un mois suivant l’avis du propriétaire pour lui notifier son refus d’augmentation du loyer. Le locateur peut alors renoncer à l’augmentation, essayer de négocier avec le locataire ou demander la fixation du nouveau loyer par le Tribunal administratif du logement.
Dans le cas où le locateur propose une augmentation calculée en suivant les recommandations du Tribunal administratif du logement, il faut toutefois s’attendre à ce que celle-ci fixe un loyer équivalent à celui proposé par le propriétaire.
À noter qu’il existe plusieurs cas dans lesquels le locataire ne peut s’opposer à une augmentation de loyer lorsque:
- l’immeuble est bâti depuis moins de cinq ans
- le logement a été transformé à des fins locatives résidentielles depuis moins de 5 ans
Afin de rendre cette exception applicable, le bail doit contenir une clause de restriction au droit à la fixation de loyer et à la modification du bail.
La modification d’autres conditions
Lors du renouvellement de bail, les locateurs tentent parfois de modifier d’autres conditions figurant au contrat. Certains veulent reprendre la place de stationnement qui était louée avec le bien, supprimer l’usage d’un rangement, tandis que d’autres ne souhaitent plus autoriser le locataire à fumer ou à avoir des animaux dans le logement.
En cas de désaccord, le locataire peut saisir le Tribunal administratif du logement pour statuer sur le bien-fondé de la modification. Il est de jurisprudence constante que le locateur voie sa demande refusée si la modification est déterminante pour le locataire dans la décision de rester ou non dans le logement.
Si le locateur n’envoie aucun avis, le bail se renouvelle automatiquement dans les mêmes conditions. Dans le cas où il souhaite reprendre le logement ou modifier les conditions du bail, il doit notifier un avis dans les délais et les formes et proposer une augmentation de loyer juste et raisonnable. À défaut d’accord avec le locataire, la Tribunal administratif du logement peut être saisie afin de statuer sur le bien-fondé de la modification demandée ou fixer le nouveau loyer du logement.
Que faire si le locateur ne respecte pas les règles du renouvellement?
Si un locateur ne respecte pas les règles établies pour le renouvellement de bail, les locataires ont plusieurs recours légaux à leur disposition. Par exemple, si le locateur n’a pas fourni d’avis écrit dans le délai prescrit ou propose des augmentations de loyer sans justification adéquate, le locataire peut refuser les nouvelles conditions et contester les actions du locateur devant le Tribunal administratif du logement.
Le locataire peut déposer une plainte officielle en détaillant les violations des règles par le locateur. Il est conseillé de conserver toutes les communications écrites et de rassembler les preuves nécessaires, comme des copies du bail, des avis reçus, et des documents justifiant les revenus et dépenses du locataire. Le Tribunal examinera la plainte et, si nécessaire, ordonnera des mesures correctives, telles que le maintien du loyer à son niveau actuel ou l’annulation des modifications non justifiées.
En conclusion, il est essentiel pour les locataires de connaître leurs droits et de comprendre les procédures à suivre en cas de non-respect des règles par le locateur. La vigilance et la proactivité sont les clés pour assurer une location sans souci et pour protéger ses intérêts tout au long de la période de renouvellement du bail. Pour obtenir plus de conseils sur le renouvellement de bail, n’hésitez pas à consulter notre site web.
Voir aussi :
Tribunal administratif du logement – Le bail
Tribunal administratif du logement – La reconduction du bail d’un logement
Éducaloi – Le bail